La table des gastronomes

. . .Une praticienne ou un praticien en massages se compare volontiers à un chef cuisinier. Pourquoi ? Parce qu’en sortant de formation, il se trouve à la croisée des chemins : soit il empile les hamburgers, dans un fast-food ; soit il s’affaire en cuisine, dans un restaurant. Saveurs tactiles et gustatives empruntent le même itinéraire.

Dans les fast-foods du massage, un·e salarié·e applique une recette apprise par cœur : d’abord le geste A, puis le geste B, puis le geste C… le tout dans un délai précis.

Un massage à la chaîne ne laisse guère de place aux épices et aux aromates : tout y est calibré, modelé, vite et bien emballé.

Même une carte pléthorique - ayurvédique, kobido, californien, balinais, thaï - donne l’illusion du choix, alors que les ingrédients restent les mêmes.

. . .Dans un Centre de bien-être agréé FFMBE, un massage naît d’un dialogue. Le praticien recueille les informations utiles à la construction d’un massage qui s’ajuste à la personne.

Puis celle-ci s’installe sur la table. Pour le confort de chacun·e, des supports tels que coussins et serviettes aident le corps à se déposer pour une heure - ou plus - de paix et de quiétude par le toucher.

Un massage agréé FFMBE repose sur un bagage technique. Il varie les appuis, les rythmes, les profondeurs. Il relie le corps de la tête aux pieds. Il se focalise sur un nœud musculaire. Il évite de répéter les mêmes gestes. Plus ou moins lent, plus ou moins tonique, il a ses bottes secrètes. C’est la part créative d’un massage, tout comme le fumet d’un bon repas.

Avec le temps, les gastronomes en massages identifient la saveur d’une séance. Ils perçoivent le brio d'une technique, mais aussi la personnalité de la praticienne ou du praticien. Un massage réussi est un acte de belle facture, auquel s’ajoute une patte humaine qui lui confère du caractère.

Par exemple, les gastronomes en massages repèrent qu’un geste est plus savoureux s’il associe deux épices qui se complètent. Ainsi, le praticien masse et mobilise en douceur un bras. Ou bien il masse et soulève une jambe. Ou encore il donne un peu de pression avec l’avant-bras.

Soudain, le praticien marque une pause en séance : un massage demande à être bien digéré.

Plus le praticien connaît la personne, mieux il est en mesure de composer le massage qui résonne avec une petite musique intérieure. La deuxième, puis la troisième séance gagnent en saveur.

Alors, un·e gastronome du toucher savoure la séance à sa juste mesure. Un massage, c'est peut-être le sel de la vie.

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En Pyrénées, savourer un massage de qualité.

• Persil, ciboulette, thym, basilic : Binette & Jardin est un blog sur les épices et aromates à cuisiner.