Olivier Ferrand est charpentier-couvreur. Kobé est guitariste-chanteur. En fait c'est le même homme : artiste et artisan se tiennent par la main. Jusqu'au coup de théâtre à mi-chemin ?
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« Trouve-toi un métier où tu n’auras pas à travailler avec ta tête ». À Lyon, un directeur d’école ignore que le mépris va rendre un élève heureux : Olivier Ferrand, futur charpentier-couvreur. Et qu’en travaillant sur les toits, l’artisan va écrire plein de mélodies dans sa tête. Alors naît un artiste dont chaque chanson a la chaleur du bois, la douceur de la soie.
« Tout doucement se dénoue le secret de nous » : avec sa guitare, Kobé - c’est son nom de scène - enfile ses bottes de sept lieues puis dessine des nuances de bleu. Bleu comme un vague à l’âme : derrière la maison de sa mère, il y a un pré où le vol des oiseaux le distrait quand il faudrait réviser. L’étudiant décroche sa maîtrise d’histoire, mais pas le CAPES, ce qui l’empêchera d’enseigner. En revanche, il aime regarder des mecs construire une maison. « Je suis ça », décide le jeune diplômé en scrutant le maçon puis le charpentier.
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Mais enfiler un bleu de travail ne va pas de soi. « Vous êtes en dépression ? » lui demande la conseillère d’orientation à qui il confie ses désirs de gouttières et de toitures. Accueilli à bras ouverts par les Compagnons du Tour de France - une association qui forme aux métiers du bâtiment -, Olivier se voit aussi bleu qu’un débutant : à l’inverse de ses collègues, l'étudiant en histoire peine à dessiner un trait de charpente. « Je bloquais sur les mêmes choses que toi », le rassure un formateur lui aussi venu de l'université. En fait, l’apprenti en CAP est un littéraire qui a soif de technique pour avancer. Mais ce sera en hauteur : sur un toit, le bleu de l’horizon lui inspire une première chanson.
Alors un Lyonnais met le cap sur Bedous, mais il n’est pas tout seul : Pia est son épouse, avec elle il a deux enfants. En Vallée d’Aspe on a besoin de couvreurs, à ceci près que la technique change : fin de la tuile, ici mon gars c’est de l’ardoise. D’abord celle du pays, un schiste hyperdur que l’on retaille à l’enclume et au marteau, puis que l’on pose au clou une par une. Arrive l’ardoise espagnole, moins chère car petite, fine, standardisée - elle se fixe au crochet. Or un couvreur-charpentier voit ses charges grimper : le travail il faut cadencer.
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Été comme hiver Olivier rénove toiture sur toiture, mais des mots bleus font sol la si dans sa tête. L’artisan songe à son père, triste dans son uniforme de dessinateur industriel, gai quand il joue Eddy Mitchell, Dick Rivers, les Chaussettes noires à la clarinette. « Écoute ça fiston » lance papa en posant un 33-Tours sur la platine. En fait Kobé choisit la guitare à 14 ans - « ça marche mieux avec les filles » précise-t-il trente ans plus tard : les montagnards ont le goût de l’autodérision.
Dès lors l’artiste chante « bleu comme l’ivresse », d’abord seul, puis avec un groupe à partir de 2019. D’où onze chansons réunies dans un album : L’entre-bleus. L’une évoque un fils parti trop vite qui lui a dit : « Fais-le, après ce sera trop tard ». À Bedous puis à Aydius, la musique cimente désormais un couple où Pia se forme sur le tas comme manageuse. La chanson Minuit sur le monde devient un clip où Kobé chante au sommet d’une tour près de Pau sans craindre le vertige : chez lui, on ne tombe amoureux que d’une seule femme dans la vie.
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Et plus Olivier a mal aux cervicales, plus ses bras se couvrent de bleus, plus il a besoin de redescendre sur terre : fin de l’ardoise, à cinquante ans l’homme qui aime réfléchir pour travailler de ses mains remonte à la source. À la rentrée 2025 il pourrait enseigner l’histoire-géo en lycée technique. Trente ans plus tard un proviseur a tilté sur un CV : qui d’autre qu’un charpentier-couvreur dit mieux l’histoire de France, non celle des rois et des empereurs, mais celle du paysan et du raboteur ? Aux élèves le prof déroulera peut-être un souvenir : apprenti, il doit aider le patron à hisser une poutre de 20 kg sur le toit. L'un tire, l'autre pousse : « Si je lâche prise, le patron en-dessous est mort ». D'une peur bleue naît un duo de confiance.
Le téléphone sonne : France-Bleu (2) l’invite à enregistrer quatre chansons à la radio. Alors Kobé prend sa guitare : bientôt, le second album tournera une page. Au-delà du bleu, quelles nuances guident un grand enfant amoureux ?
• Olivier Ferrand a été charpentier-couvreur-zingueur de 1998 à 2024, d'abord comme apprenti, puis comme ouvrier qualifié, puis comme chef d'entreprise.
• Kobé a sorti un album en 2020 : L’Entre-bleus. Le second est en cours de production.
• Accès aux clips de Kobé sur Youtube.
• Son épouse Pia Ferrand a été chapelière, puis assistante maternelle, puis agente de service intérieur à l'Abri montagnard d'Osse-en-Aspe. Aujourd’hui elle est manageuse pour l’artiste Kobé : organisation des concerts, production des clips, création des costumes de scène, et surtout garante de la ligne artistique. Dans un avenir proche, la création de chapeaux pourrait renaître : dans leur future maison, il devrait y avoir de la place pour un atelier de confection.
(1) Vivre en bleu est une chanson de Mario Pelchat, artiste québécois.
(2) La radio France Bleu est devenu Ici le 6 janvier 2025.
* Page mise en ligne le 13 janvier 2025. Texte, photographies : Erik Brissot, Centre de bien-être Le Corps S'éveille. Tous droits réservés.
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