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Là-bas si j'y vais


Suzanne Vengeon voyage. Elle va au contact des tribus reculées du monde.

Cinq semaines en immersion

Quand elle atterrit en Éthiopie, au Cambodge ou ailleurs, Suzanne Vengeon n’a qu’une idée : rencontrer les tribus isolées du pays. Ni programme, ni hôtel, ni plage : un guide assermenté lui ouvre la porte sur le monde. Départ pour un recoin de la planète Terre où l’amitié a besoin de corps pour s’exprimer.


Éthiopie. Photographe : Suzanne Vengeon.Depuis un mois, une cuvette de WC en céramique flambant neuve trône dans un village du Burkina Faso. Les membres de la tribu veulent à tout prix montrer l’objet à Suzanne Vengeon, arrivée sur place. Adultes, enfants convergent vers le sanitaire pour y faire leurs besoins. Une association caritative a fixé l’équipement lors de son passage.

Quand elle rejoint le roi des Gans, chef de tribu, Suzanne lit une inquiétude. Il explique : sans le WC, chacun s’égaillait dans la nature alentour. Urines, selles partaient en forêt. Avec le WC, les bactéries grouillent en un même lieu. Des insectes envahissent le village, attirés par l’odeur.

Suzanne Vengeon a 40 années de voyages derrière elle. Avec son mari, elle s’immerge trois à six semaines dans les tribus d’Éthiopie, d’Inde, du Yémen, de Chine, du Vietnam, de Bolivie et autres pays. Des guides assermentés les conduisent en 4 X 4, puis à pied jusqu’aux villages reculés du monde. À de rares exceptions près, la tribu offre l’hospitalité.

S'intéresser à autrui,
marque universelle d'empathie

Papouasie. Photographe : Suzanne Vengeon.Suzanne Vengeon et son mari ouvrent grands les yeux et les oreilles. En quelques mots, avec des gestes, ils montrent à leurs hôtes qu’une banale séance de pêche au bord du lac justifie leur attention. « S’intéresser à autrui est la base de la relation humaine, partout sur la planète », explique la professeure d’allemand de l’université, aujourd’hui à la retraite.

Inutile de faire du zèle en attrapant une canne pour imiter les autochtones. Suzanne s’installe près de ses hôtes, observe, pose une ou deux questions. Elle veut comprendre une technique pour attraper et cuire le poisson. Puis elle rejoint un groupe d’enfants : elle sait que leur spontanéité créera une confiance. Les femmes sont ravies que l’étrangère joue avec les garçons et les filles du village.

Avec le temps, elle parvient à nouer un dialogue avec un membre de la tribu.

Faire l'amour. Faire la guerre

Bangladesh. Photographe : Suzanne Vengeon.La voilà au Yémen, en tête à tête avec une femme de 25 ans qui connaît quelques mots d'anglais. Suzanne est invitée à savourer ses gâteaux. Toutes deux s’assoient par terre. La dégustation commence. Puis la jeune femme se confie. En principe, les femmes n’ont pas le droit de sortir des huttes. Un garçon les épie, puis détale. À la fin du goûter, la femme dit à Suzanne : « Merci infiniment pour ce moment, même si je suis battue ce soir pour avoir discuté avec vous. »

Dans une tribu Papou en Indonésie, ou une tribu Hamer d'Éthiopie, il n’y a ni bon sauvage, ni brute sanguinaire. Partout sur la planète, Homo sapiens est un animal capable du meilleur comme du pire. Ici, les jeunes femmes font l’amour librement avec un éventail de partenaires. Là, on se prépare à faire la guerre contre une tribu voisine avec des arcs et des flèches, ou avec des kalachnikovs arrivées du Soudan. Les sociétés patriarcales sont majoritaires. L’homme tient à maîtriser la fertilité des femmes pour être sûr qu’il est le père de ses enfants.

Effets paradoxaux de l'aide humanitaire

Éthiopie. Photographe : Suzanne Vengeon.Suzanne s’abstient de tout jugement. Encore plus difficile : elle essaie de ne pas comparer les coutumes locales avec la mentalité occidentale. Est-ce mieux de vivre chez les Miao qui vivent à la frontière entre la Chine et le Vietnam, ou à Saint-Étienne ? La question est absurde. « Dès lors qu'un être humain a un toit, de la nourriture, des activités qui lui plaisent, une famille qui l’entoure, il se sent en sécurité, en harmonie avec son environnement, explique Suzanne Vengeon. Le bonheur naît de là. »

Dans les tribus primitives au sens scientifique du terme (1), la mortalité infantile reste élevée. En Inde, un village a reçu la visite de missionnaires qui ont laissé un stock de médicaments pour les enfants. Après leur départ, tout un village plonge dans le désarroi. Soudain, les parents ont peur de voir mourir leur petits. « L’aide occidentale a parfois un effet paradoxal : elle déverse de l’angoisse là où il n’y en avait pas », commente Susanne Vengeon, laquelle a constaté que la tribu voisine, dépourvue de médicaments, a conservé sa joie de vivre.

Le fossé des mots

Laos. Photographe : Suzanne Vengeon.L’aide humanitaire a parfois des conséquences inattendues. WC, médicaments, sous couvert de civilisation, rompent des équilibres. Alors que la mort était considérée comme naturelle, étape dans la spirale du vivant, soudain, la mort fait peur. Les tribus que Suzanne Vengeon a rencontrées ont des croyances, pensées magiques que notre esprit rationnel n'arrive pas à mettre en mots, sous peine de verser dans un registre ésotérique.

Suzanne Vengeon se souvient d’une femme qui, peu après le tsunami qui ravagea l’Inde en 2004, lui sourit : « J’ai tout perdu, sauf la vie ». Elle attacha à un fil trois vêtements sauvés du désastre : traces de son mari, de ses enfants engloutis par le séisme. Peur de mourir, ou d’autre chose ? Les Papous d’Indonésie, eux, craignent que le soleil ne se lève pas le lendemain.

En Inde, au Cambodge, en Éthiopie, la différence se manifeste jusque dans le rapport au temps et à l’espace. « Je suis né lors des moissons » remplace la date de naissance.

L'acuité à la différence

Inde, région de Orissa. Photographe : Suzanne Vengeon.Retour aux actes de la vie quotidienne. En Papouasie, Suzanne sort un couteau suisse de sa poche pour découper une pomme-de-terre. Indifférentes, les femmes qui l’entourent attrapent des bambous effilés pour effectuer la même opération. Suzanne constate qu’elle a un avantage technique sur les villageoises. Mais celles-ci n’en ont cure. Leur plaisir, c’est de couper une pomme-de-terre avec un bambou effilé. Un point c’est tout !

Au Ghana, Suzanne repère un puits et sa pompe qu’une association humanitaire a offerts pour capter une source. Les visiteurs ont appris aux villageois à l'utiliser, puis à l'entretenir. L’eau coule désormais à volonté.

« L’aide humanitaire est utile si elle s’organise avec discernement, avec un suivi local », précise Suzanne.

Ethnologue en France

Rajasthan. Photographe : Suzanne Vengeon.Revenue en France après six semaines d’immersion - au-delà, Suzanne commencerait à « être de nulle part » -, la voyageuse réalise que quelque-chose s’est ancré en elle : une acuité à la différence. Les voyages ont chamboulé son regard sur autrui, jusque dans les amphithéâtres de l’université où elle a côtoyé les étudiants quarante années durant.

« L’acuité à la différence, c’est quelque chose de particulier, tente-t-elle d’expliquer. Ce n’est ni de la pitié, ni de l’admiration. Cela ne se traduit pas en mots. C’est un comportement qui s’acquiert. Il balaie les idées reçues sur l’autre.Il met les protagonistes d’égal à égal. Ce comportement a une force : il crée la rencontre, puis le dialogue. »

De ces 40 années d’immersion, Suzanne Vengeon ne rapporte ni instinct protecteur, ni jugements. Juste une expérience incomparable. Elle connaît Homo sapiens, ses manières d’inventer la vie en société, jusque dans ses manifestations les plus étranges.

Une femme est-elle belle lorsqu’elle se maquille à outrance, déformant sa lèvre inférieure ? La réponse est oui en Afrique ; non en France. Personne n’a raison. Personne n’a tort. L’essentiel est de savoir que l’autre existe, aussi mystérieux soit-il.

Homo sapiens est à la fois
singulier et pluriel


• Suzanne Vengeon est membre du Collectif d'artistes promouvant l'union créative de l'image, des notes et de l'écriture - CAPUCINE. Elle a écrit et publié trois ouvrages : L'architecte bossu ; Mon amie Douba, l'Éthiopie du sud ; Illusion d'optique.

(1) Primitif : qui appartient au premier état d'une chose ; qui est dans un état proche de son origine. Dictionnaire Larousse.

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Les massages du bout du monde


Bangladesh. Photographe : Suzanne Vengeon.Suzanne Vengeon ramène de voyage un autre trésor : une manière de prendre soin de soi. Elle a adopté les ressources de l’Inde : méditation, yoga, ayurveda. Elle sait quelles huiles essentielles lui sont bienfaisantes. Quand une cheville est endolorie, spontanément, elle utilise ses deux mains pour la masser.

Voyager, c’est découvrir les médecines traditionnelles du monde : chinoise, ayurvédique. Elles ont recours aux massages. Chaque médecine a ses ressorts.

Ce qui trouble les Occidentaux, c’est que nulle étude scientifique n’a validé jusqu’ici les effets thérapeutiques de la médecine chinoise ou ayurvédique. Pourtant, celles-ci existent depuis des millénaires. En plus, ça marche !

Papouasie. Photographe : Suzanne Vengeon.Chinois, Indiens jonglent entre leur culture du soin et les apports de la médecine occidentale. L’une et l’autre se complètent.

Notre médecine s'attaque aux symptômes. Les médecines orientales poussent l’exploration plus loin. La prévention est y est centrale : le médecin chinois ou ayurvédique détecte une inflammation aux reins avant l'examen.

Les processus de guérison venant de Chine ou d’Inde nous demeurent mystérieux. À l'autre bout du monde, un savoir reste encore à explorer.

Texte : Le Corps S'éveille.
Photographies : Suzanne Vengeon.

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