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Les animaux ont la parole


De récentes études révèlent le degré de conscience du monde animal. Elles nous invitent à inventer de nouvelles relations avec nos frères du vivant.

Parole d'animal

Les éléphants pleurent leurs morts. Des loups adoptent les petits de leurs rivaux. Les orques respectent des règles alimentaires. Les pandas préfèrent choisir leurs partenaires sexuels. Les cachalots jouent entre eux au fond de la mer. Les vers de terre sondent un terrain avant de construire leur maison… Non, l’homme n’est pas seul sur Terre, ni le seul intelligent. De récentes études révèlent le degré de conscience du monde animal. Elles nous invitent à inventer de nouvelles relations, plus respectueuses, avec nos frères du vivant.

Les photographies présentes sur cette page ont été prises en Vallée d'Aspe, Pyrénées béarnaises, à l'exception de la photographie montrant deux loups et dont l'auteur est Laurent Even. Plusieurs photographies ont été prises au parc animalier Parc Ours à Borce.

L’ours Diego au parc animalier Parc Ours à Borce, Pyrénées béarnaises.Grogner, miauler, crier… Nous sommes persuadés que la parole des animaux se limite à une poignée de sons. Qui dit voix primaire dit pensée primaire. Or, de récentes études nous disent le contraire.

Le vocabulaire des gibbons, une variété de petits singes, est riche en nuances.

« Eloigne-toi des branches basses car il pourrait y avoir un serpent caché là » : grâce aux enregistrements audio que la chercheuse Esther Clarke a réalisés en Thaïlande, puis à un algorithme inventé par Michael Cohen, informaticien et passionné de zoologie, 26 sons différents ont été identifiés. Ils constituent les bases d’un vocabulaire, d’une grammaire et d’une syntaxe : autrement dit, un langage.

Les deux scientifiques ont croisé les résultats de leurs travaux, ce qui leur a permis de traduire quelques phrases qui font le quotidien des gibbons, dans la jungle thaïlandaise.

Signes d'intelligence

Chèvre rustique des Pyrénées, élevage de Camille Machado à Lescun, Vallée d’Aspe.Les êtres humains n’ont pas le monopole d’un langage complexe et articulé.

Dès les années 1970, une psychologue américaine invitait à réviser notre vision du monde animal. À cette époque, Gordon Gallup enseigne la langue des signes à Sarah, une chimpanzé femelle.

La psychologue demande à Sarah de trier des photos : les humains d’un côté ; les singes de l’autre. Les visages humains représentent l’équipe des chercheurs ; les portraits de singes rassemblent la famille de Sarah. Celle-ci fait deux piles de photos. D’un côté, elle met tous les singes, y compris son propre père. De l’autre, elles met les humains. Enfin, elle place son propre portrait… sur la pile des humains.

Une langue, une faculté à organiser sa pensée : peu à peu, les signes d’intelligence nous apparaissent, dans leur troublante similitude avec l’intelligence humaine.

Le droit de choisir son partenaire

Chevaux au plateau de Benou, Vallée d’Ossau.Les découvertes ne s’arrêtent pas là. D’autres chercheurs se penchent sur les comportements sexuels des mammifères.

En captivité, les pandas géants se reproduisent peu. Leur libido est en berne. Jusqu’ici, les parcs zoologiques avaient recours à l’insémination artificielle pour opérer une sélection génétique et sauvegarder l’espèce, avec des résultats médiocres. Même le Viagra et les vidéos montrant des pandas en train de s’accoupler n’y changeaient rien.

Une équipe américaine menée par la biologiste Meghan Martin-Wintle tente une nouvelle méthode. Elle se rend dans un parc animalier en Chine.

Leur hypothèse de travail semble de bon sens : laisser les pandas libres de choisir leur partenaire. Un an plus tard, on compte 43 naissances, dont 40 bébés pandas ont survécu.

« Les accouplements et la naissance de petits ont été accrus de façon significative lorsqu'un panda avait montré une forte préférence pour l'un des deux partenaires proposés », souligne l'étude parue dans Nature Communication en décembre 2015. Les résultats ont été encore plus évidents lorsque l'attirance entre le panda mâle et le panda femelle était réciproque.

Mieux connaître le loup

Photographe : Laurent EvenDe même, des chiens d’élevage soumis à une sélection génétique rigoureuse manifestent un désarroi.

Un épisode de la série Les yeux dans la truffe montre un chien et une chienne enfermés dans un enclos et contraints de s’accoupler, au nom de la pureté de la race. Ils multiplient les maladresses, surtout le mâle. D’où le recours massif à l’insémination artificielle dans les élevages, et des conséquences sur la santé des chiens de race (600 races différentes).

Et que dire des loups, soumis eux aussi à de nombreux préjugés ! En 1995, ils sont réintroduits dans le parc national de Yellowstone, aux Etats-Unis. Ils font l’objet d’une observation quasi permanente.

Les chercheurs notent à quel point ils se montrent impitoyables dans la conquête du pouvoir. Pour prendre la tête d’une meute, ils sont capables de tuer les petits de leur sœur si l’acte sert leurs intérêts.

Dans un autre contexte, ils choisissent d’adopter la portée d’une louve appartenant à un clan rival.

Paternité joueuse

Daims au parc animalier Parc Ours, Pyrénées.Les loups les plus intelligents sont de brillants meneurs qui développent une stratégie pour assurer le bien-être de leur groupe.

Un loup suscite l’admiration des chercheurs : il fait face à six congénères qu’il met tous en fuite. S’il gagne ses combats, il se montre aussi magnanime : jamais il ne tue un adversaire vaincu. Scène frappante : il adore faire semblant de se battre avec les petits de sa meute, puis faire semblant de perdre. Le chercheur Rick Mc Intyrek décrit la scène : « Il se laissait simplement tomber sur le dos, les pattes en l’air. Alors, le louveteau grimpait sur lui triomphalement en remuant la queue ».

Quel père ne s’est pas comporté de la même manière avec ses enfants, se laissant mettre à terre par des gamins turbulents ? Le sens du jeu commence ainsi.

« La faculté de faire semblant est le signe que l’individu sait comment ses actions sont perçues par les autres, poursuit le chercheur Rick Mc Intyrek. Elle indique un haut degré d’intelligence. »

Intelligence dans les océans

Truites à la pisciculture de Lées-Athas, Haut Béarn.Même s’ils vivent en haute mer et plongent en eaux profondes, les cachalots nous révèlent à leur tour les subtilités de leur organisation sociale.

Chaque clan de cachalots a un dialecte qui se transmet de génération en génération par l’apprentissage. Avec ce langage, ils coordonnent leurs plongées et s’organisent pour aller chercher de la nourriture. Les membres du groupe sont tellement liés entre eux qu’ils passent de longs moments, au fond de la mer, à se pousser du nez et à se serrer les uns contre les autres.

Quant aux orques, leurs goûts alimentaires ressemblent étrangement à l’exigence gustative des humains. Tel clan d’orque ne se nourrit que d’une seule variété de saumons. Tel autre ne tue qu’un seul type de phoques.

Les orques ont même collaboré avec les humains : en Australie, il y a un siècle, ils signalaient aux pêcheurs la présence de baleines à bosse. Les hommes harponnaient les baleines. Les orques s’accrochaient aux cordes du harpon pour fatiguer la proie.

Après avoir tué l’animal, les pêcheurs respectaient une loi : ils abandonnaient le corps de la baleine pendant 24 heures afin que les orques puissent se repaître de ses lèvres et de sa langue. Une telle coutume implique une confiance réciproque entre l’homme et l’animal.

Les animaux et le deuil

Mouflons au parc animalier Parc Ours, Pyrénées.Quand les animaux sont confrontés à la mort, les signes qu’ils portent le deuil sont visibles chez certaines espèces.

L’empathie des éléphants pour leurs congénères est si forte qu’il leur arrive d’enterrer leurs morts et de revenir auprès des restes d’une femelle décédée pour caresser ses défenses et ses os. Les chercheurs ont détecté chez les éléphants des glandes temporales ruisselantes, signe qu’ils sont capables de pleurer.

Quant aux dauphins, ils ont improvisé un jour une procession autour d’un bateau dans lequel un homme venait de mourir : telle est l’expérience racontée par la chercheuse Denise Herzing, spécialiste des dauphins. Comment ceux-ci ont-ils deviné le drame depuis les profondeurs de la mer ? Ont-ils compris ce que ressentent des humains en deuil ? Leur société présente-t-elle un degré d’organisation compatible avec l’existence de cortèges funèbres ? La scène du bateau a suscité un vrai questionnement sur le degré d’intelligence des dauphins.

Intelligence du lombric

Crapaud près du larc d’Arlet, Pyrénées, Haut-Béarn.Dans son livre « Au-delà des mots, ce que pensent et ressentent les animaux », Carl Safina, qui consacre sa vie à observer les espèces, décrypte un éventail d’émotions jusque dans une modeste créature.

L’ocytocine est une hormone qui génère des sensations de plaisir et un besoin impérieux de sociabilité. Elle est si répandue dans le monde du vivant que son apparition remonte sans doute à 700 millions d’années, voire au-delà.

La sérotonine, associée à l’anxiété, est tout aussi ancienne : soumises à de faibles chocs électriques, les écrevisses ont un taux élevé de cette substance. Leur comportement traduit de l’inquiétude.

Le répertoire émotionnel s’est formé il y a si longtemps que l’on observe ses manifestations jusque dans le comportement des vers de terre. Charles Darwin, qui passa sa vie à les observer, a conclu que « le lombric mérite d’être dit intelligent » : lorsqu’il jauge un terrain pour creuser son terrier, il agit « presque comme le ferait un humain dans des circonstances analogues ».

Refonder notre lien aux animaux

Cochons au-dessus du village d’Accous, Vallée d’Aspe.La découverte que les animaux sont des individus intelligents, sociables et empathiques, aux moyens de communication sophistiqués, autrement dit dotés d’une conscience, incite à porter un œil neuf sur eux.

Nous nous demandons parfois si nous sommes seuls dans l’Univers. À l'évidence, nous ne sommes pas seuls sur Terre. Nous sommes entourés d’êtres de conscience, produits des lois de l’évolution.

En quoi notre espèce se distingue-t-elle des autres ? Certes, nous sommes différents. Mais à la lumière des nombreuses études parues ces derniers mois, nous avons à réévaluer en quoi, et à quel titre.

Paons au parc animalier Parc Ours en Haut Béarn.Toutes ces études ont un point commun : elles élèvent notre relation aux animaux. Lorsqu’un chien fixe son maître avec adoration, même s’il ne peut pas le dire avec notre langage, il exprime de l’amour.

Si le maître éprouve le besoin ou l’envie de partager cet amour, alors il pose une main sur l’animal et lui prodigue quelques câlins. Le toucher est un révélateur de connivences et d’émotions. Un chat ronronne quand on le caresse entre les oreilles ou sous le museau. Par-delà les mots, et puisque nous ne possédons par la même langue, le toucher nous relie.

Les hommes et les animaux
ont besoin les uns des autres

Sources documentaires : Le Nouvel Observateur, Sciences et Avenir, Universcience et Books.

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Homme et chien : qui apprivoise qui ?

Chien de berger à Cette, Pyrénées béarnaises.« Il existe un animal qui partage notre vie et dont la sociabilité, la profondeur émotionnelle et l’intelligence nous sont accessibles : le chien.

« On le considère souvent comme un membre à part entière de la famille.

« Or, une proportion sidérante de son comportement découle directement de celui du loup.

« La famille à laquelle appartiennent ces deux espèces - celle des canidés - est un pur produit américain, apparu et ayant évolué durant des dizaines de millions d’années en Amérique du Nord, avant de s’étendre aux cinq continents il y a environ cinq millions d’années.

« La question de l’origine du chien n’est pas encore tranchée. Elle fait encore l’objet de débats. Un fait est à présent établi : les chiens ne sont rien d’autre que des loups venus vivre à nos côtés.

« Les ressemblances entre l’homme et le loup sont sans doute plus fortes qu’entre l’homme et n’importe quel autre animal. Robustes, évoluant dans des structures sociales souples, capables de former des unions monogames, sachant s’adapter à des hiérarchies sans cesse changeantes, nous étions faits pour nous entendre.

« Aussi, lorsque nous, les singes sortis d’Afrique, nous avons rencontré l’archétype des canidés américains il y a quelques dizaines de milliers d’années, un lien s’est créé, qui perdure.

Deux chiens protègent un troupeau de brebis à Cette, Pyrénées Atlantiques.« Qui a pris l’initiative de la relation entre les deux espèces ? La question est débattue dans la communauté scientifique. La conception traditionnelle veut que ce soit l’homme qui ait domestiqué le chien. Mais Carl Safina, dans son ouvrage, soutient de manière convaincante que le processus a été le fruit d’une dynamique réciproque.

« Ceux des loups qui savaient le mieux décrypter les penchants et les réactions des hommes, et qui se montraient moins farouches à leur contact, pouvaient grappiller les restes de nourriture dans les campements.

« De même, les clans d’humains prêts à tolérer les loups pouvaient être prévenus, grâce à eux - chose précieuse - de la présence d’autres animaux et d’autres tribus.

« En fin de compte, affirme Carl Safina, nous sommes devenus semblables.

« Cette association a eu toutefois des effets curieux. Le cerveau du chien et celui de l’homme ont rétréci depuis qu'ils vivent ensemble. C’est peut-être parce que nous avons fini par nous reposer les uns sur les autres au lieu de nous appuyer uniquement sur nos propres facultés. »

Extrait de l'article de Tim Flannery dans la revue Books de janvier 2016. Tim Flannery est biologiste australien, professeur à l’université Macquarie de Sydney. Son article, paru dans la New-York Review of Books, a été traduit par Delphine Veaudor.

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France Culture tend le micro aux animaux

Isard des Pyrénées. Parc animalier Parc Ours à Borce, Pyrénées Atlantiques.

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Face à face animal
à Parc'Ours en Vallée d'Aspe :

Parc'Ours en Béarn par Erik BRISSOT sur Vimeo.

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