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Magalie Coelho, passion photo


En Vallée d'Aspe, Magalie Coelho photographie les animaux. Pour capter la faune sauvage, il faut se lever tôt.

La montagne à ras de terre

De la marmotte à l’isard, en passant par la brebis en estive : Magalie Coelho arpente le Haut-Béarn avec son appareil photo. Le gypaète barbu s’envole dans son dos. Qui apprivoise qui ? Photographier est un art, mais aussi une méditation.

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Moro-sphynx : papillon. Photographe : Magalie Coelho.Il est cinq heures, Magalie s’éveille. À pas de loup, elle grimpe vers Ichéus. Dans son sac à dos : une couverture de survie, une veste de camouflage, un casse-croûte, un couteau. Et surtout, un appareil photo. À 1 563 mètres d’altitude, dans une cavité à l’abri du vent, elle écoute, elle attend. Au loin, un chevreuil aboie. Soudain, un craquement la fait sursauter. À une trentaine de mètres, un isard campé sur ses quatre pattes fait le guet. Un détail au sol attire l’attention du mammifère. Sa tête s’incline. Sa gueule s’entrouvre. Tremblante, Magalie ajuste la mise au point. Au moment où elle appuie sur le bouton, la femelle lèche son nouveau-né. Comme si l’animal remerciait la femme pour sa patience, mais aussi pour sa ténacité.

La photographie, Magalie Coelho est tombée dedans à l’âge de 16 ans. À Bedous, elle frôle la ligne de touche. En seconde mi-temps, la neige blanchit la pelouse. Magalie capte l’instant où les flocons tombent dru, puis glissent sur seize joueurs de rugby en sueur (1) lors d’une mêlée à cinq mètres de l’en-but. L’image fera le tour de la vallée. Quel appareil une débutante tient-elle à bout de bras ? Un bridge Fuji de belle facture. Magalie se l’est offert avec son tout premier salaire : femme de ménage remplaçante en été.

Jouer à cache-cache

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Isard autour de Lescun. Photographe : Magalie Coelho.Plonger dans les images de Magalie Coelho, c’est dérouler le fil qui relie l’homme à l’animal. Aspoise de corps et de cœur, la jeune femme sait qu’à Ichéus, Roumen da res ou Bergon, il n’y a ni chef ni esclave, juste des êtres qui survivent entre forêts et rochers. Pour rencontrer un gypaète barbu, un bouquetin, une mésange, un papillon, il faut avoir de la chance, mais surtout de l’humilité. Rentrer bredouille ? C’est probable. Cela fait même partie du jeu. Qu’importe : en montagne, chaque sortie est à réinventer. L’isard surgit quand on ne l’attend plus, derrière un châtaignier.

Voilà dix ans que le bouquetin fait de la résistance. Trop loin. De dos. En fuite. Pire, la bête voit Magalie avant que Magalie ne l’ait vu. Les Arres, Aydie, Esplous : de périple en périple, le bouquetin refuse de se laisser prendre de profil. Magalie Coelho s’en amuse, comme s’il s’agissait d’un défi entre deux espèces : « Il n’est pas mon modèle, je ne suis pas son photographe. La rencontre se fera un jour, peut-être. » Se mettre en embuscade, puis tenir un appareil photo, c’est mesurer la part d’aléatoire. À sa manière, la faune sauvage écrit le film de la journée. Un vol de gypaète en gros plan, c’est une nuit dans un hamac, trois secondes dans une vie.

Tri très sélectif

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Brebis en Vallée d’Aspe. Photographe : Magalie Coelho.Et voilà que surgit un groupe de randonneurs en basket. L’un court après les brebis en estive. L’autre hurle en forêt pour son plaisir. Épluchures ou coquilles d'œuf, ils laisseront des traces de leur pique-nique. « Où sont les biches ? Où sont les ours ? » râle l’un d’eux en apercevant Magalie. Celle-ci hausse les épaules puis se hâte de redescendre à Lées-Athas, son village. Face à l’écran de l’ordinateur elle retient peu, elle jette beaucoup. D’une journée de reportage elle garde 0 à 5 photos. Plus le temps passe, plus son exigence s’affine. Sa collection, elle les partage avec des proches, mais aussi ses patients - Magalie est infirmière. Un jour, on lui propose d’exposer dans un restaurant. Pourtant, les images de Magalie Coelho ont besoin d’un écrin pour être apprivoisées. Un tête à tête homme animal se vit loin du brouhaha, comme si chaque image disait le besoin de solitude qui habite Magalie dès qu’elle grimpe vers Ichéus en pleine nuit.

Tapie dans la cavité, de bon matin, une Aspoise laisse le temps s'écouler. Photographier la faune, c’est apprendre la patience, le calme, l’immobilité. « Laisser les animaux s’approcher plutôt qu’approcher les animaux », murmure Magalie Coelho. Mais quand le grand tétras s’élance, alors l’adrénaline fait battre le cœur d’une femme cachée dans la fougère. Dès lors, rien n’entrave une photographe tendue vers un but : saisir l’instant présent. Concentrée, elle appuie sur le bouton de façon méthodique, comme si index et gallinacé s’étaient synchronisés. Peu à peu s’esquisse le récit d’une femme qui s’échappe de la jungle des humains pour scruter d’autres manières de vivre, sans angélisme, avec lucidité : « Les isards, les mésanges, les reptiles cohabitent alors qu’homo sapiens est incapable de s’entendre avec ses voisins ». De retour d’Ichéus, Magalie se fait une promesse : « En 2023, je vole de mes propres ailes ».

Magalie Coelho en action :

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Marmotte en Vallée d’Aspe. Photo : Magalie Coelho. Magalie Coelho part en montagne avec un Nikon D500 équipé d’un téléobjectif 200/500 mm qu’elle s’est offert après cinq ans d’activité professionnelle. Elle fait en alternance des photographies en noir et blanc et en couleurs.

Un animal que Magalie Coelho rêve de photographier : le lynx. Pour cela, il lui faudra s’immerger dans les montagnes jurassiennes, en France ou en Suisse.

Magalie Coelho aborde sans fard les sujets sensibles, à propos des animaux en Vallée d’Aspe. Elle a le permis de chasse depuis l’âge de 16 ans, mais elle a troqué sa carabine, aujourd’hui rouillée, contre un appareil photo. Néanmoins, elle a conservé son gilet orange fluo. Un jour, elle montre à des chasseurs la photo d’un sanglier galopant dans la bruyère. « Ils ont découvert qu’un sanglier, c’est beau ! » s’exclame la jeune femme. Sa conviction : « Loin des postures des uns et des autres, chasseurs et promeneurs peuvent cohabiter dès lors que les règles sont respectées ». Il arrive même que des chasseurs orientent un randonneur égaré, ajoute-t-elle avec un sourire. Idem pour l’ours, « animal sauvage qui inspire légitimement de la peur car il est imprévisible, tout comme une femelle sanglier qui protège ses petits » : Magalie Coelho pense que les usages en Slovénie, où vit surtout le mammifère, devraient inspirer les autorités en France.

Outre la faune sauvage, Magalie Coelho photographie le pastoralisme - bergers, transhumances, estives, tonte des brebis -, mais aussi ses patients, avec leur accord.

Photographe : Magalie Coelho. Parmi ses projets, Magalie Coelho envisage d’éditer un livre où ses photographies résonneraient avec des textes sur la Vallée d’Aspe : anecdotes, légendes, dictons, récits imaginaires.

Magalie Coelho aime partir en montagne avec sa famille et ses proches pour leur faire observer les détails de la nature, jusqu’aux marmottes et aux iris. Son père Jean-Marc, qui connaît la Vallée d’Aspe par cœur, découvre ainsi les « petites merveilles » de la montagne qui lui avaient échappé jusqu’à présent. Idem pour sa mère Isabelle, son compagnon Didier, ses sœurs Camille et Manon, sa nièce Lucie.

Magalie Coelho le dit volontiers : elle a besoin de la compagnie des animaux. Sa devise : « la photographie en solitaire, c’est mon break, mon yoga, ma ressource, une méditation qui m’apaise et me rend de l’énergie ».

Accès à la Page Facebook de Magalie Coelho et à ses photographies.

(1) Au rugby à XV, une mêlée oppose huit joueurs de chaque club. Au rugby à 7, ce sont six joueurs qui s'opposent, soit trois de chaque club.

Isard à Anitch, hiver 2021-2022. Photo : Magalie Coelho.

Bien-être en Vallée d'Aspe
à chaque saison ?

* Page publiée le 15 décembre 2022. Texte : Erik Brissot, Centre de bien-être Le Corps S'éveille. Photographies : Magalie Coelho. Tous droits réservés.

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