Aux plaisirs du toucher

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« Je suis tendue, j’ai besoin d’un massage. »
« Mon mari va mal, un massage lui fera du bien. »
« C’est mon 40e anniversaire, je veux marquer le coup. »
« Les massages font-ils baisser l’anxiété ? »…

Les motivations à offrir ou s’offrir un massage sont aussi diverses que l’humanité. Mais avec vingt ans de recul, rares sont les appels au téléphone où une cliente ou un client résume son envie de massage ainsi : « j’ai envie de me faire plaisir ». On dirait même que plus le temps passe, moins « se faire plaisir » est un réflexe, comme si nous entrions dans une époque binaire : d’un côté les contraintes ; de l’autre, la ruée sur les distractions.

Or qui dit contraintes dit manque de temps : au travail comme en famille les tâches s’enchaînent, chrono à la main. À la moindre parcelle de temps libre, il pleut des sollicitations. Google et Facebook nous connaissent bien : notre temps de cerveau disponible croule sous les notifications pour combler n’importe quel vide avec une récréation ; au risque qu’un loisir ne devienne une drogue pour oublier le quotidien.

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Bref : « se faire plaisir » ne va pas de soi puisqu’il faudrait au préalable s’affranchir de contraintes, mais aussi d’une myriade d’occupations culturelles, sportives ou distrayantes. De surcroît, un massage demande du temps : on ne se fait pas masser comme on regarde une vidéo Youtube de trois minutes.

Et puis « se faire plaisir » éveille ici et là un sentiment de culpabilité. Quand les crises s’enchaînent - pandémies, guerres, climat, aléas politiques -, le cerveau reste sur le qui-vive. Dès lors, une parenthèse telle qu’un massage apparaît comme une fuite. Est-on paresseux, lâche, nonchalant, égoïste quand on s’offre un bien-être avec une huile de massage bio ? Tandis que le monde s’agite au-dehors, dans un centre de bien-être le chrono est en suspens.

Or s’arrêter de courir est tout sauf une faiblesse.

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Car s’offrir un bon massage, c’est aller contre les idées reçues. Toute femme, tout homme qui se dépose sur une table en mousse découvre qu’un massage, un vrai, est un alliage de techniques qui relâchent le corps puis aère l’esprit. Sur une table de massage, le corps ne fait rien ou presque. Peu à peu, une respiration devient une musique dans le cerveau. Lequel vagabonde au fil des gestes du praticien. Avec son bagage technique, celui-ci joue sur les rythmes, les nuances, les profondeurs. De tranquille à tonique, une séquence de massage invite à une promenade de la pensée. Quitte parfois à sourire. Ou encore à sommeiller.

Alors « se faire plaisir » avec un massage, c’est peut-être quitter une paire de rails. Le rail de droite, c’est celui des contraintes. Le rail de gauche, c’est celui des distractions. La table de massage serait alors un aiguillage qui ouvre un chemin de traverse, là où le mot plaisir retrouve saveur et simplicité. Dans l’expression « se faire plaisir », il n’y a ni devoir d'obéir ni injonction à jouir. Juste un petit air de liberté.

Après un massage, qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?

• Le plaisir décrit par le dictionnaire Le Robert.
• Le plaisir décrit par le dictionnaire Larousse.
• Le Parisien a compilé dix phrases écrites par des personnalités et contenant l'expression se faire plaisir. Accès aux dix citations.

• Se faire plaisir avec un massage agréé ? Accès aux mille praticiennes et praticiens ayant le label France Massage®.