Une voie ferrée remonte le gave d'Aspe de Bedous au Somport. De tunnels en viaducs, elle rouille dans la broussaille depuis 1970. Vers le retour du Transpyrénéen ?
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Avec 33 km de voie ferrée, on pourrait écrire un roman. Lequel débute en mars 1970 : dans la rampe vers l’Espagne, un train chargé de céréales patine sur deux rails givrés. Peu après, le convoi glisse en marche arrière puis déraille, emportant un pont avec lui. À l’Estanguet, un cheminot frappe à la porte de l’auberge : il a besoin d’un téléphone pour alerter ses patrons. Négligence ? Sabotage ? Au milieu des rumeurs, la SNCF interrompt le trafic : il faut tout réparer. Un demi-siècle plus tard, la Vallée d’Aspe guette encore le chantier.
Explorer la friche ferroviaire de Bedous à Canfranc, c’est cultiver son âme d’enfant. On se faufile entre les arbres. On se fraie un passage dans la ronce avec un sécateur. On trébuche dans un tunnel à spirale. On tombe nez à nez sur une vache. On marche sur un rail qui pend dans le vide. On admire le paysage depuis le viaduc d'Arnousse. Mais les rêves d’enfant ont une fin : à Accous, Borce puis Urdos, l’État coupe la voie ferrée pour élargir la route nationale.
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Qu’importe : depuis les années 1980, le CRELOC (1) bataille pour que les rames circulent à nouveau en Vallée d’Aspe. Parmi la centaine d’adhérents qui compose l’association, certains ont pris le train en culotte courte : cap sur les colonies de vacances près du Somport. Alors la nostalgie du tchoutchou dans les tunnels se mue en projet politique : au nom de l’environnement, il faut rouvrir la ligne pour que les marchandises - 500 camions par jour sur la RN134 - voyagent entre deux rails. Dans la foulée, un Intercités reliera Pau à Saragosse en moins de 5 heures.
Aussitôt, le CROC (2) brandit sa calculette : avec un devis de 500 millions d’euros - et même 1 milliard avec les caténaires -, la ligne ne sera jamais rentable. D’ailleurs il existe quatre autres voies ferrées qui enjambent les Pyrénées, dont une ligne à grande vitesse de Barcelone à Perpignan. Et à 100 km à vol d’oiseau de Bedous, au Pays basque, il y a une ligne à double voie électrifiée : celle que l’UE affiche sur la carte des corridors ferroviaires en Europe. « Non au gaspillage de l’argent public ! » insiste l’association.
Et pendant que CRELOC et CROC s’entrecroquent, le président de la Région Nouvelle Aquitaine finance étude sur étude depuis 2019 : sondage des tunnels et des viaducs, inventaire de la faune et de la flore, risques sismiques. Mais aucune étude de marché : le trafic voyageurs et fret coulera de source dès qu’Alain Rousset aura coupé le ruban. Au même moment, en Vallée d’Ossau juste à côté, une autre paire de rails devient une piste cyclable. De Buzy-en-Béarn au lac de Castet, le trafic est tel que la Communauté de communes pose des tables de pique-nique, puis installe des vélos en libre-service.
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Alors une partie de la jeunesse aspoise lève le doigt : et si l’on créait une voie verte en Vallée d’Aspe ? À une époque où le cyclotourisme a le vent en poupe, une bande de trois mètres de large - goudron ou terre battue - attirera les vacanciers. Jeunes, actifs, seniors en bonne santé : avec ou sans batterie, tous rêvent de circuits en montagne sur un axe sécurisé. Ailleurs en France, les collectivités publiques rénovent des friches ferroviaires puis font signe aux cyclistes. S’il le faut, elles éclairent un tunnel d’une lumière tamisée, avec un détecteur de présence à l’entrée. Voie verte, levier d’un développement économique et durable ? Cela tombe bien : de Bedous aux Forges d’Abel, la voie dessert Accous, Cette-Eygun, Etsaut et Urdos. Deux passerelles en plus sur le gave d’Aspe, et les touristes rejoindront Lées-Athas et Borce. Changement de braquet, Monsieur Rousset ?
Mais en Vallée d’Aspe, deux rails mettent face à face deux générations. Les années passent, la ronce recouvre le sillon.
Dans la mesure où l’État français hésite à dépenser 500 millions d’euros pour 33 km de voie ferrée à flanc de montagne, il se pourrait qu’en 2030, la friche ferroviaire reste dans son jus. En 2030, sous la halle à Bedous, les touristes contempleront sans doute les mêmes photos en noir et blanc : au début du XXe siècle, creuser un tunnel puis ériger un viaduc mobilisa 5 000 ouvriers.
En Vallée d’Aspe, une friche ferroviaire fige le temps puis attire les grands enfants. Et si tel était son destin ?
(1) CRELOC : Comité pour la réouverture de la ligne Oloron-Sainte-Marie Canfranc.
(2) CROC : Contre la réouverture de la ligne Oloron-Sainte-Marie Canfranc.
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Dans la nuit du 6 au 7 septembre 2024, un déluge de pluie en haute Vallée d’Aspe a emporté la RN134 au sud d’Urdos. Les gravats ont recouvert la voie ferrée en contrebas.
Un peu plus loin, le gave d’Aspe en furie a englouti la plateforme ferroviaire. Bilan : deux rails pendent dans le vide.
Pour réparer au plus vite la route nationale, l’État mobilise deux entreprises et un million d’euros. Quant à la voie ferrée, elle surplombe à présent le nouveau lit de la rivière. En septembre 2024, la nature aurait-elle scellé le destin d’une friche ferroviaire ?
* La photographie en vignette montre la friche ferroviaire aux Forges d'Abel, juste avant le tunnel du Somport.
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