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XY, trente ans après


En 1992, la philosophe Élisabeth Badinter écrit sur la masculinité. Trente ans après, son ouvrage, XY, reste d’une actualité piquante.

Triple saut périlleux

Comment se construit un homme? Quelles sont les différences et les ressemblances avec les femmes? Féministe, Élisabeth Badinter a besoin de comprendre le masculin. Son ouvrage, riche en références, est un plaidoyer pour la mixité. Pour elle, l’humanité repose sur une danse subtile entre masculin et féminin. 1992 : portrait de l’homme en devenir.

Merci à Cyrille Cauvet, photographe spécialiste de la prise de vues en danse contemporaine, pour les photographies qui ponctuent cet article.

Au balcon du monde - Ballets contemporains de Saint-Étienne. Photographe : Cyrille Cauvet.Chez les Sambia de Nouvelle-Guinée, le son des flûtes sonne le glas de l’enfance. Les garçons âgés de 7 à 8 ans sont arrachés par surprise à leur mère. Les hommes de la tribu les conduisent de force en forêt. Là, ils les fouettent au sang pour leur ouvrir la peau et stimuler leur croissance. Ils les battent avec des orties. Ils les font saigner du nez. Jusqu’à l’âge adulte, les garçons sont initiés à la virilité. Ils passent une série d’épreuves en public pour devenir de redoutables guerriers.

La scène que rapporte Élisabeth Badinter dans XY révolte le lecteur de culture occidentale. Pas de ça chez nous! Pourtant, les rites d’initiation pour fabriquer un homme traversent les siècles. Les bizutages, le service militaire, la vie en internat ont dressé des millions de petits garçons jusqu’en France. N’en reste-t-il pas encore des traces? Une manière de fabriquer le genre masculin se perpétue dans une cour de récréation, un manuel scolaire, certains foyers.

Une femme écrit sur le masculin

Roméo et Juliette - Groupe Grenade Josette Baïz. Photographe : Cyrille Cauvet.L’homme naît du féminin. Le fœtus grandit dans un ventre maternel. Le bébé tète le sein de sa mère. Il bâtit sa confiance dans les soins qui lui sont prodigués. Dans le cocon maternel, l’enfant reste passif. Vient le jour où le garçon dit « non à sa mère, pour pouvoir dire non plus tard aux autres femmes. », écrit Philippe Roth, romancier.

Pour écrire sur la masculinité, Élisabeth Badinter lit 134 romans et 462 ouvrages de sciences humaines. Elle puise la trame de sa thèse dans l’anthropologie, la psychologie, l’histoire, de Tahiti aux États-Unis. Elle reste humble: « L’auteur féminin qui parle des hommes a conscience de ses limites. » Elle déshabille la virilité pour écrire le portrait de l’homme réconcilié.

1992, année symbolique

Casse-Noisette - Ballet du Grand Théâtre de Genève. Photographe : Cyrille Cauvet.En 1992, Élisabeth Badinter est une philosophe de l’espoir. Le féminisme semble avoir eu gain de cause. François Mitterrand achève son second septennat. La Cour de cassation rend un arrêt qui reconnaît le viol entre époux, brisant l’ultime refuge de la domination sexuelle chez le mâle.

Un vent de libéralisme souffle. Les socialistes se convertissent à l’économie de marché. Pierre Bérégovoy, Ministre de l’économie, abolit la séparation entre banques de détail et d’affaires, à la joie des marchés. Le Plan d’épargne en actions (PEA) met la bourse et ses promesses de rendements à la portée de tous.

La Turquie frappe à la porte de la CEE, symbole d’un possible trait d’union entre l’Orient et l’Occident. L’intégrisme semble circonscrit à l’Iran de l’Ayatollah Khomeini, décédé trois ans plus tôt. Ici ou là, une banlieue s’enflamme. Quelques femmes voilées apparaissent dans l’espace public sous l’œil indulgent de l’État dont la politique de la ville patine.

Féminin & Masculin
avant les réseaux sociaux

L.A. Project. Photographe : Cyrille Cauvet.En silence, l’Éducation Nationale creuse les inégalités. Le chômage s’installe, malgré les sparadraps qu’incarnent les emplois-jeunes. Jacques Chirac dénonce « la fracture sociale », puis décrit « le bruit et l’odeur » dans les HLM. Les termes culture du viol, choc de civilisation, islamophobie ne sont pas encore entrés dans le vocabulaire. Les colporteurs de rumeurs que sont les réseaux sociaux n’attisent pas encore les esprits.

Dans un tel contexte, où en sont les hommes ? Qu’est-ce que la masculinité ? Qui de Rambo en Amérique du nord ou du gentil homme Samai en Malaisie centrale est le plus viril ? Lequel est le plus proche de la nature ?

Car à l’inverse de l’anthropologue Françoise Héritier qui voit de la domination masculine et brutale partout, d’autres observateurs sont frappés par la diversité des modèles masculins.

Tous les hommes sont dans la nature

Les habits neufs du roi - Compagnie Contrepoint. Photographe : Cyrille Cauvet.L’indien Arapesh, amateur d’art, se laisserait brutaliser plutôt que de se battre. Le guerrier Mundugumor, coléreux et agressif, capture l’ennemi, puis le mange en riant. Les Iatmul font preuve d’audace sexuelle tandis que les Tchambuli sont d’une rare timidité.

L’anthropologue David A. Gilmore, qui a séjourné en Afrique de l’est, en Nouvelle-Guinée, à Tahiti, aux États-Unis, voit ici des hommes durs, angoissés par leur virilité et soucieux de se distinguer des femmes; ailleurs, il observe des hommes tendres et doux, presque féminins au regard de nos critères traditionnels, vivant en paix dans la mixité des sexes.

Jusqu’au XVIIIe siècle, Françaises et Français vaquent ensemble aux activités domestiques et agricoles. Un homme en pleurs est socialement accepté. Il peut même avoir des vapeurs. Un siècle plus tard, il n’en a plus le droit, sous peine d’y perdre sa dignité. Bref, l’homme est une énigme, ballotté d’une culture à l’autre.

Plus la philosophe voyage dans le temps et dans l’espace, plus le lecteur découvre que l'identité masculine oscille, épousant un système politique et ses croyances.

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Morphed - Tero Saarinen. Photographe : Cyrille Cauvet.Dans la majorité des cultures, l’homme se construit dans la douleur. Au début de sa vie, la mère éveille sa sensualité. Par ses soins, elle l’initie au plaisir. Elle lui apprend à aimer son corps. « Cette première relation érotique lui apprend le nirvana de la dépendance passive. Elle laissera des traces indélébiles dans le psychisme de l’adulte » écrit Élisabeth Badinter.

Puis les normes de virilité l’obligent à quitter le giron maternel à 7 ans. Se séparer pour grandir. Le patriarche - père ou référent - exile son fils en une nouvelle contrée. Entouré de ses pairs, le garçon chasse de lui toute conduite féminine : passivité, docilité, émotivité. XY travaille dur pour s’affranchir de X - chromosome féminin à la base de toute vie - puis conquérir Y, son état second. Toute sa vie, l’homme lutte pour échapper à la force aspirante de l’instinct maternel. « Je ne suis pas ma mère, pas un bébé, pas une fille ! » clame l’adolescent. La protestation virile contre le féminin fonde le masculin…

Questionner l'instinct maternel

Motifs - Compagnie Parc. Photographe : Cyrille Cauvet.Pour Élisabeth Badinter, le garçon a besoin de s’extraire de l’autre sexe, mû par une nécessité archaïque: « L’enfant apprend à classer gens et objets en deux groupes, l’un semblable à lui, l’autre opposé (…). Papa et maman peuvent être tous les deux employés ou médecins, partager les tâches ménagères et familiales, l’enfant éprouve toujours le besoin de trouver un critère, même imaginaire, de distinction entre eux qui l’aide à se différencier de l’un et à s’identifier à l’autre. »

C’est pourquoi les enfants ont tendance à se grouper par sexes en cour de récréation. Cette étape est considérée comme l’expression d’une prise de conscience identitaire de l’enfant, avant qu’il ne reparte explorer l’autre sexe plus tard.

L’homme s’arrache du foyer maternel avec d’autant plus de rage que la majorité des cultures dresse une statue à l’instinct maternel. Les hommes sont décrétés inaptes à prodiguer des soins à leurs enfants: les nourrir, les laver, les dorloter.

Une frange de psychanalystes affirme que le père doit éviter tout geste, tout mot qui relèvent du maternage. À la radio, Françoise Dolto avertit: « Surtout que les pères sachent bien que ce n’est pas par le contact physique mais par la parole qu’ils peuvent se faire aimer d’affection et respecter de leurs enfants. » L’amour paternel s’exprime à distance, avec autorité de préférence.

. . .Standards - Pierre Rigal. Photographe : Cyrille Cauvet.Or, les sciences humaines savent aujourd’hui que les hommes ont les mêmes capacités que les femmes à s’occuper d’un tout petit. « Le père est aussi sensible, affectueux et compétent que la mère. Il faut seulement que la mère, soulagée d’un instinct mythique, accepte de partager sa condition avec le père, et que celui-ci ne redoute plus sa féminité maternelle. » écrit Élisabeth Badinter.

Las ! Avec les usines et les mines au XIXe siècle, l’homme et sa force sont mobilisés pour faire tourner les machines. Le duo mère/fils repart de plus belle. La société industrielle formate la famille, sépare les sexes. Le père devient « un personnage lointain, aux tâches mystérieuses aux yeux de sa progéniture ». Il occupe la sphère publique. Le modèle de masculinité devient le travail, le salaire, la réussite sociale. Tandis que les femmes règnent sur les foyers. Les manuels d’éducation vantent « la bonne mère dévouée corps et âme » à ses enfants.

Père au chômage, père fouettard

Standards - Pierre Rigal. Photographe : Cyrille Cauvet.En 1929 survient la première crise capitaliste. Le chômage de masse devient source d’humiliation pour le travailleur, lequel tourne en rond à la maison, c’est-à-dire en territoire féminin.

Distant et méprisé, l’homme chômeur de 1930 - mais aussi à partir de 1975 - a désappris à être père. Il n’est plus le guide initiateur. Le patriarche est mort depuis deux siècles. 7 000 hommes interrogés par Shere Hite et son équipe en 1983 confient à quel point ils furent peu câlinés par leur père dans leur enfance. En revanche, ils se souviennent avoir été fessés et punis.

L’homme n’a aucun modèle paternel auquel se référer. À défaut, il se tourne vers les héros du cinéma : Rambo, Terminator. Les adolescents forment des bandes. Ils se dotent d’un leader. Ils dégradent, insultent. L’État accompagne la création des boy-scouts et des sports collectifs, comme un retour aux rites initiatiques tribaux. Place à la masculinité compétitive, hiérarchique, agressive.

L'homme dur. L'homme mou

Les habits neufs du roi - Compagnie Contrepoint. Photographe : Cyrille Cauvet.Au moment où une société entérine un nouvel ordre patriarcal, les féministes entrent dans la danse. Non seulement l’homme n’a pas le droit de montrer sa féminité, mais en plus il voit sa virilité contestée. La nouvelle équation mâle = mal provoque une nouvelle crise qui accouche de deux types : l’homme dur et l’homme mou.

L’homme dur, ou homme nœud (de cravate) est à lui seul un catalogue de clichés masculins. Obsédé par la concurrence, épris de performance intellectuelle et sexuelle, incapable d’exprimer un sentiment, sûr de lui, il s’arc-boute à son pouvoir.

L’homme mou, ou homme torchon, renonce de son plein gré aux privilèges masculins. Il abdique toute agressivité. Il n'a plus de plan de carrière. Il s’applique à la maison. Il prépare le biberon. La femme féministe et l’homme mou créent une démocratie au millimètre. La répartition des tâches sera équitable. Puis le couple se sépare.

Sexualité triste

Cendrillon - Ballet Biarritz. Photographe : Cyrille Cauvet.Mais puisqu’un idéal de virilité voyage de Rome à nos jours, l’homme dur se perpétue. Il reste un individu inachevé. Il « se force à porter le masque d’une toute-puissance et d’une indépendance éreintantes », écrit Élisabeth Badinter.

Le pénis, ou plutôt le phallus devient « le signifiant majeur », celui qui régit tous les autres. Or, les romanciers, volontiers taquins, rappellent que le sexe de l’homme est sa partie la plus vulnérable. Il n’obéit pas à la baguette. Encore moins à la volonté. Il faut nourrir sa confiance pour qu’il consente à grandir, puis expulser « son petit trésor blanchâtre ».

Pire : l’homme ne sait pas jouir. Sa sexualité est mécanique, donc triste. L’homme dur rend malheureux ceux qui tentent de l’incarner. Il engendre la haine contre les autres (surtout contre les femmes), la haine contre soi. La virilité maladive est à la source des viols et des agressions sexuelles.

En 1992, Élisabeth Badinter écrit : « Le viol est le crime qui augmente le plus aux États-Unis. Le FBI estime que si la tendance se poursuit, une femme sur quatre sera violée une fois dans sa vie. Le nombre de femmes battues par leur mari chaque année est estimé à 1,8 millions. » Au pays des cowboys, il ne fait pas bon être femme. En 1992, le taux de viols varie de 1 à 17 entre l’Angleterre et les Etats-Unis, de 1 à 20 entre la France et les États-Unis.

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Spectacle de danse contemporaine. Photographe : Cyrille Cauvet.En revanche, Élisabeth Badinter démonte la thèse selon laquelle le viol serait inhérent à la sexualité masculine ; postulat qui n’a jamais été démontré. Elle cite David Lisak (1991): le viol est la conséquence d’un échec de l’identification masculine et d’un refoulement excessif de masculinité qu’il appelle automutilation.

L'idéal masculin lui est fatal. L’espérance de vie se creuse entre les femmes (81 ans) et les hommes (73 ans). Pourquoi un tel écart ? La philosophe répond :

« Les dangers physiques guettent l’homme dur. Ils prennent des risques, fument, boivent, utilisent motos et voitures comme symboles de virilité (…). La compétition et le stress dans la vie professionnelle, l’obsession à la performance ajoutent à la fragilité du mâle. Les efforts exigés des hommes pour être conformes à l’idéal masculin engendrent de l’angoisse, des difficultés affectives, la peur de l’échec, des comportements compensatoires potentiellement dangereux et destructeurs. »

L'agressivité n'a pas de sexe

Spectacle de danse contemporaine. Photographe : Cyrille Cauvet.Existe-t-il une issue hors de l’homme dur et de l’homme mou? Élisabeth Badinter balaie un cliché: il existerait des caractères propres à chaque sexe. Non, l’agressivité n’est pas d’essence masculine. « Que l’on considère l’agressivité comme une vertu innée ou comme une maladie acquise, il faut être aveugle pour en exempter les femmes (…).

« Les femmes n’ignorent rien de cette pulsion. Elles sont, comme les hommes, influencées par le degré de violence de leur milieu environnant. L’agressivité appartient aux deux sexes, même s’ils l’expriment différemment. Elle ne se réduit pas à une violence destructrice. Elle est synonyme de survie, d’action et de création. Son contraire absolu est la passivité et la mort. »

À cette étape de son récit, Élisabeth Badinter fait la révolution. Elle plaide pour une vision de l’homme qui va provoquer l’ire de féministes, mais aussi celle d’une catégorie d’hommes: ceux qui craignent d’être efféminés, victimes d'une ruse de philosophe.

Voilà que s’avance l’homme réconcilié. Est-il une synthèse de l’homme dur et de l’homme mou ? Non. Est-il d’un genre neutre ? Pas davantage. Est-il un hermaphrodite, autrement dit un monstre qui fusionne le masculin et le féminin ? Fausse route.

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Spectacle de danse contemporaine. Photographe : Cyrille Cauvet.L’homme réconcilié s’arrache du giron maternel pour construire son identité. Il n’est plus un bébé. Il n’est pas une fille. Il n’est pas une mère. Il n’a que faire de Rambo ou de Terminator.

L’homme réconcilié est un acrobate qui joue avec les pôles masculins et féminins au gré des circonstances. Il joue au rugby. Il câline son enfant. Il s’affirme tout en ayant de la compassion. Il n’exclut ni l’audace, ni la gentillesse. Il se voit comme un être complexe.

Enfin, c’est un individu sexué : hétérosexuel, homosexuel ou bisexuel.

L’homme réconcilié reprend sa place de père au foyer. Il a lu les derniers ouvrages de psychologie. Il sait que les hommes sont aussi aptes que les femmes à prendre soin d’un enfant, jusqu’à entretenir une relation tendre et tactile avec lui.

Compagnie Dyptik. Photographe : Cyrille Cauvet.Il a compris que la présence du père est aussi importante que celle de la mère, dès le plus jeune âge, en particulier durant les deux premières années de vie d’un être humain. Il garde à l’esprit qu’un enfant se construit en harmonie avec père et mère ; l’enfant alterne sa préférence entre l’un et l’autre au cours de sa croissance.

Plus besoin de rites barbares pour séparer le garçon de sa mère, puis le faire accéder au monde des hommes. Le fils se réconcilie avec sa masculinité et sa féminité aux côtés de ses parents.

Les résistances à l’homme réconcilié sont fortes : Élisabeth Badinter cite des études sociologiques qui montrent que 60 à 80 % femmes rechignent à laisser de la place au père dans leur relation fusionnelle avec l’enfant. Ou alors, elles dictent leur façon de penser à la maison. Elles renvoient les hommes à leur mission d’origine: l’autorité.

Réussir le triple saut périlleux

Photographe : Cyrille Cauvet.L’homme réconcilié est un type courageux: ni la société, ni son épouse ne l’encouragent. En 1992, les hommes donnent 6 mn par jour aux tâches domestiques; les femmes, 42 mn. Selon l'INSEE en 2012, les femmes réalisent 71 % des tâches ménagères, 65 % des tâches parentales (1). Devenir un gentle man relève de l’exception.

« Comment s’en étonner ? écrit Élisabeth Badinter. Il faut ignorer les problèmes identitaires pour croire qu’une génération d’hommes, élevée dans l’ancien modèle, réussira d’un seul coup le triple saut périlleux : remettre en question d’une virilité ancestrale ; accepter une féminité redoutée ; inventer une masculinité compatible avec elle. »

La philosophe loue les vertus masculines - volonté de se surpasser, goût du défi, résistance à l’oppression - et féminines - douceur, gentillesse, compassion. L’une et l’autre sont « indissociables pour prétendre au titre d’être humain ».

On ne naît pas homme. On le devient

Photographe : Cyrille Cauvet.Des traditions millénaires ont opposé l’homme et la femme. Leurs attributs peuvent tourner au cauchemar. « La maîtrise de soi peut devenir névrose ; le goût du risque être suicidaire ; la résistance se muer en agression. À l’inverse, les vertus féminines, tant célébrées de nos jours, peuvent, si elles ne sont pas tempérées par les vertus masculines, conduire à la passivité et à la subordination. »

Les hommes ont-ils pris du retard sur les femmes dans l’acceptation d’une saine polarité entre les deux sexes? Sans soute.

« Les femmes n’ont pas eu à connaître ce long travail de différenciation et d’opposition qui marque de façon indélébile le destin masculin. Tant que les femmes accoucheront des hommes, et que XY se développera au sein de XX, il sera toujours un peu plus long et un peu plus difficile de faire un homme qu’une femme.

« Quand les hommes ont pris conscience de ce désavantage naturel, ils créèrent un palliatif culturel de grande envergure : le système patriarcal. Aujourd’hui, contraints de dire adieu au patriarche, ils doivent réinventer le père et la virilité qui s’ensuit. Les femmes, qui observent ces mutants avec tendresse, retiennent leur souffle… »

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Compagnie Orteils de sable - Ballets contemporains de Saint-Étienne. Photographe : Cyrille Cauvet.Si Élisabeth Badinter publiait aujourd'hui une nouvelle version de son essai sur la masculinité - après que le public a découvert que viols, agressions et harcèlements sexuels font encore des ravages -, garderait-elle l’espoir que l’homme réconcilié a sa place parmi nous au XXIe siècle ?

Parions que malgré les mouvements de balancier de l’histoire, la philosophe poursuivrait la plus exigeante des missions: veiller à la place des femmes dans la société sans réduire XY à une pulsion dominatrice et guerrière.

Le féminisme d'Élisabeth Badinter ne règle pas de compte. Il ne pratique pas la délation. Il dit les faits, tous les faits avec obstination. Il reste vigilant sur la laïcité. Il prône une mixité qui relie les femmes et les hommes.

Féminité, Masculinité sont deux polarités qui dansent peut-être en chaque être humain.


Élisabeth Badinter: XY. De l’identité masculine. Livre paru en 1992.

(1) Chiffres de la dernière étude INSEE sur le temps domestique et parental des hommes et des femmes. Question subsidiaire : dans la mesure où les statisticiens n'installent pas de caméras dans les foyers pour effectuer leurs mesures, comment obtiennent-ils de tels résultats ? Réponse : en faisant remplir un questionnaire à un panel de 8 000 à 12 000 foyers. Les statistiques de l'INSEE reposent sur des déclarations, et non sur des constats. Voici comment les auteurs de l'étude présentent le déroulement de l'enquête : "Les données des enquêtes ont un protocole d’enquête similaire : la collecte est étalée sur 12 mois sur l’ensemble du territoire métropolitain. Elles comprennent un questionnaire décrivant le ménage, un questionnaire concernant l’individu et un carnet individuel d’activités dans lequel les individus détaillent leur emploi du temps sur une journée donnée et un semainier de travail. L’interrogation s’organise en face à face en deux visites, le carnet journalier déposé lors de la première visite étant recueilli par l’enquêteur lors de la seconde." Convenons qu'en dépit d'un protocole bien rodé, les statisticiens ne peuvent garantir que les déclarations des personnes ainsi sondées sont cohérentes avec leurs actes.

Le Centre de bien-être Le Corps S'éveille souscrit à une définition du débat démocratique dont l'auteur reste inconnu à ce jour : « Je ne suis pas d'accord avec votre point de vue, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de l'exprimer ». Chaque argument mérite une écoute dès lors qu'il respecte la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par l'ONU le 10 décembre 1948 à Paris.

. . .Photographie : Le Corps S’éveille, Centre de bien-être en Pyrénées béarnaises.Le Centre de bien-être Le Corps S'éveille
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