Les mystères du microbiote

• Source d'information : La méthode scientifique, France Culture.

• En avoir dans le ventre,
• Avoir l’estomac dans les talons,
• Mal digérer une émotion…

Les dictons de la langue française utilisent le ventre pour décrire nos états intérieurs. Aujourd’hui, la microbiologie confirme une intuition : notre ventre est notre deuxième cerveau.

La flore intestinale ressemble plutôt à un monde animal peuplé de bactéries. Et quelle famille ! À partir des années 2000, la science a séquencé leur génome. Peu à peu, les biologistes identifient des milliers d’espèces.

Nous voici dans une cité invisible à l’œil nu. La bactérie est le plus petit des organismes vivants. Elle contient une seule cellule. Elle est née il y a quatre milliards d’années, bien avant homo sapiens. Dans l’intestin, les bactéries sont cent fois plus nombreuses que les astres de la Voie lactée. Elles forment un microbiote.

Chaque humain a son microbiote. Le nouveau-né est encore stérile. Dès le premier jour de sa vie, les bactéries emménagent dans son corps : la peau, les yeux, le nez, le ventre. Les quatre premières années sont décisives. Cerveau, système immunitaire, microbiote se forment à partir de ce que l'on mange, boit, perçoit. Ils sont connectés entre eux : les terminaisons nerveuses vont jusqu'à l’intestin.

L’intestin est perméable aux événements. Ce qu’il ingère, respire, ressent modifie les micro-organismes qui le peuplent. Les chercheurs pensent qu’un lien existe entre le monde extérieur et l’intimité du ventre.

Le dialogue se prolonge dans l’intestin. Les colonies de bactéries communiquent entre elles. Elles se battent dès qu'une tribu débarque avec de mauvaises intentions : la salmonella, la listeria monocytogene, par exemple. Les maladies infectieuses affaiblissent le corps durant la bataille. Parfois, un antibiotique est nécessaire pour affaiblir l’ennemi, lorsque cela s’avère nécessaire.

Les scientifiques restent modestes : à ce jour, ils n’ont pas encore décrypté le langage des bactéries. Même si l'inventaire des bactéries est établi grâce au séquençage de leur génome, il reste à comprendre leurs règles de vie en collectivité.

Un fait semble acquis : l’alimentation joue un rôle majeur dans la qualité du microbiote. Plus un être humain se nourrit de fruits et de légumes, plus son microbiote est riche et varié. Alors, les risques de maladies telles que l’obésité, les maladies cardio-vasculaires, le diabète, la maladie de Parkinson, certains cancers s’éloignent.

Par exemple, une étude menée sur 300 Danois montre que 25 % ont un microbiote dégradé, et par corrélation davantage de maladies. Après avoir changé leur alimentation, ils retrouvent un tiers de leur microbiote idéal en six mois.

Des études sur les souris montrent qu’un régime alimentaire précis agit sur le comportement de l’animal. Une souris placide peut devenir agressive, et vice-versa. Les scientifiques restent prudents : avant de transférer leurs observations sur l’homme, ils veulent mener d’autres études. Avec bon sens, ils précisent : quand un individu a mal au ventre, il est rarement aimable.

De la souris à l'humain, les bactéries ont sans doute leur mot à dire sur nos états intérieurs.

Plus les chercheurs progressent dans leur exploration du microbiote, plus ils sont convaincus qu’une alimentation riche en fibres issues de fruits et de légumes, ajustée en corps sucrés, joue sur la santé. Cela devient d’autant plus vrai avec l’âge.

Quand ils apprivoiseront le langage des bactéries, alors médecins et nutritionnistes personnaliseront un mode alimentaire pour chacun·e. Car il faut croiser de nombreux paramètres pour cultiver son microbiote avec finesse.

La France a de la chance : elle est à la pointe de la recherche en microbiologie. En 2012, l’État a lancé un programme de recherche en métagénomique qui vise à dresser la carte de la biodiversité microbienne des sols, des océans, de l’intestin. D’où la création de Metagenopolis.

Dans l’immédiat, une piste concrète de prévention semble s’affirmer : prélever puis conserver le microbiote de chaque individu en bonne santé à partir de sa matière fécale. En cas de traitement lourd - médicaments, chimiothérapie -, le microbiote ainsi conservé pourrait être réimplanté dans l’intestin.

L’hypothèse n’est pas nouvelle : la médecine traditionnelle chinoise avait déjà inventé la yellow soup pour restaurer les éléments constitutifs de la santé d’un individu.

• Source d'information : La méthode scientifique, émission du 27 février 2017 sur France Culture.

Invités de l'émission • Pascale Cossart, chercheuse spécialiste en microbiologie cellulaire • Karine Clément, professeure de nutrition • Stanislav Dusko Ehrlich, microbiologiste, directeur de recherche à l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA).

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Masser un ventre avec délicatesse

Un massage bien-être inclut une séquence pour le ventre.

Le massage du ventre se pratique pour l'essentiel avec l'avant-bras. Ainsi, le ventre est massé, brassé, sans geste intrusif.

Le massage du ventre est parfois souhaité, parfois craint. D'où l'entretien en début de séance : temps précieux pour que le praticien écoute, puis ajuste la séance en fonction des besoins de chacun·e.