Critiquer un massage

« Alors, c'était comment ? »

• Image en vignette : Minerva Studio.

« C’était génial ! ». « Nul ! ». « Étonnant ! ». Étrange : un massage prodigué par le même praticien dans un centre de bien-être suscite des réactions contrastées.

Certes, quatorze indices aident à mesurer la qualité d’un massage. Malgré tout, une part de subjectivité demeure. La patte du praticien, la structure de la séance, le rythme, la tonicité sont affaire de goût.

Par exemple, un même massage est jugé « trop tonique » par le premier visiteur ; « trop doux » par le second ; « juste et équilibré » par le troisième.

Au Centre de bien-être Le Corps S'éveille, le praticien écoute chaque avis. Les mots sont précieux : ils permettent au masseur d’ajuster sa technique et son interprétation au besoin de la personne. Les critiques dessinent un prochain massage.

Critiquer un massage est naturel. Plutôt que génial ou nul, on entend : « J’ai savouré mon massage » ou « ce massage m'a frustré·e ». Car un ressenti reste personnel. Plus tonique ? Moins profond ? La sensibilité au toucher change de l'épaule au mollet.

Face à la curiosité de la famille ou des amis (« Alors, tes impressions ? »), énoncer une vérité sur un massage se révèle délicat. D’autant qu’un ressenti évolue au fil des jours.

Deux activités bien connues des noctambules vont guider notre cheminement.

• Dans les salles de spectacles plane la subjectivité. Pourquoi tel critique choisit-il l’interprétation de la pianiste Hélène Grimaud ; tel autre celle de Khatia Buniatishvili ? Musique, théâtre, danse : les interprètes touchent ou agacent le spectateur.

• Idem en gastronomie : une recette pour cuisiner un plat suscite d’âpres débats. Autour de la table, les papilles gustatives salivent ou rouspètent. Les avis se confrontent.

Encore mieux : avec le temps, les goûts s'affinent. Le mélomane intègre les nuances d'un quatuor. Le gastronome apprivoise épices et aromates. L’un et l’autre deviennent des critiques d’art ou de cuisine.

Alors, ils retournent au concert. Ils retournent au restaurant.

Quelques journalistes ont la chance de vivre d’une mission : ils se rendent au spectacle ; ou ils dînent dans un restaurant ; puis ils écrivent un article qui décortique la soirée. Parfois, ils se lâchent. Ils râlent sur un orchestre ou sur un chef de cuisine. Ou bien ils louent un artiste, puis lui attribuent 4 étoiles - ou 4 clés de sol.

En gastronomie, les critiques deviennent des livres. Le Michelin, le Gault & Millau sont deux références chez les fins palets.

• Et les massages ? Ils ont leurs mélomanes, leurs gastronomes du toucher. En amateurs éclairés, des femmes et des hommes forgent leur expérience en captant des nuances de bien-être.

Les tactiles voyagent en Chine, en Inde, au Maroc, au Canada, et même en France. Ils se posent dans un Centre de bien-être. Leur acuité au toucher s’aiguise au fil du temps. Ils connaissent de mieux en mieux leur maison corps et ses besoins.

Les massages distillent trois lignes mélodiques sur la portée du bien-être. Ils ont la consistance d’une ressource en prévention santé. Ils ont la force d’une philosophie tournée vers l’hédonisme. Ils ont l’étincelle d’un acte créatif. Santé, philosophie, créativité créent l'accord parfait - presque parfait.

Le toucher est un sens si subtil qu'il échappe au marketing du bien-être.

Tout comme le yoga, la méditation, la sophrologie, les massages entrent dans les ressources qui tendent vers un mieux-être, à défaut du paradis que certains gourous font miroiter au public.

Les massages méritent que naissent les critiques. Décryptons une technique, une interprétation avec clairvoyance et sensibilité. Les ressentis prennent du relief au fil des séances.

Un jour peut-être paraîtra le guide Télérama, ou le guide Michelin, ou le guide Gault & Millau des massages en France.

En attendant, le mélomane & le gastronome en massages bien-être consultent la liste des mille praticiennes et praticiens agréés par la Fédération Française de Massages Bien-Être sur le site qui leur est dédié.

• Critiquer un massage est un droit. Le dire avec élégance est un art de vivre.

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