La transhumance des troupeaux est un spectacle, mais aussi matière à réflexion. Faire étape en Vallée d'Aspe, puis se mettre en chemin ?
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À l’hôtel de la sagesse, bergères et bergers cultivent une tradition. Mais une tradition utile, pour les paysages comme pour les animaux. Un samedi ou un dimanche, 730 brebis empruntent la route nationale 134 de Lées-Athas aux sommets des Pyrénées. Quelques véhicules klaxonnent, mais les SUV de deux tonnes ne font guère le poids face à la migration d’un troupeau. Quand les vaches se posent à 1500 mètres d’altitude, les brebis poursuivent leur ascension : jusqu’à 2500 mètres près de la frontière avec l'Espagne (1). Rebelote le lendemain, puis le week-end suivant. Au fait : pourquoi une telle migration ?
La transhumance des bêtes, c’est l’art de placer son troupeau au bon endroit, au bon moment. Fin juin, vaches et brebis s'en vont pâturer en montagne. Là-haut, il y a des températures douces et de l’herbe à profusion. Contre un loyer, les communes haut-béarnaises mettent à la disposition des éleveurs un terrain, mais aussi des cabanes aménagées pour que bergères et bergers gardent les troupeaux avec un minimum de confort. Parfois, un hélicoptère effectue un aller et retour pour acheminer du matériel de traite, mais aussi des produits de soin et des vivres.
Pendant ce temps, en fond de vallée, les éleveurs en profitent pour curer étables et bergeries. À Bedous et à Lées-Athas l'herbe repousse, surtout si la pluie alterne avec les périodes ensoleillées. Les éleveurs fauchent l’herbe pour avoir du fourrage en hiver. Ainsi, une tomme de brebis prend sa source dans une herbe de montagne, et non dans du foin livré sous emballage plastique.
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14 septembre : casquette vissée sur la tête, un randonneur monte à la cabane de Lagne. À 1775 mètres d'altitude, Jean-Yves Pauzader garde trois troupeaux au-dessus de Lescun. Et ce depuis trente-cinq ans, chaque été. Il faut le voir avancer sur un piton rocheux pour embrasser un cirque de montagne où paissent 730 brebis. Soit 700 Basco-béarnaises (blanches) et 30 Manech tête noire (noires et blanches). Dans le troupeau, il y a 11 béliers : quand les brebis rentrent à la ferme en septembre, toutes ou presque attendent un agneau.
Si le randonneur a l'œil, il remarque que le berger place ici et là des blocs de couleur blanche. On les appelle des pierres à sel. En fait, c'est un mélange de sel, de zinc et de magnésium. Les brebis en raffolent. En léchant la pierre, elles avalent un complément alimentaire.
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Mais un souci barre le front du berger. Quelques jours plus tôt, un ours a tué quatre brebis près de La-Pierre-Saint-Martin, de nuit, provoquant un début de panique dans le troupeau. Les agents de l’Office français de la biodiversité arrivent sur place. Si les preuves du passage de l’ours sont réunies, alors l’éleveur sera indemnisé.
Problème : l’argent ne compense pas le stress d’un troupeau que perturbe l’absence de ses membres. D’où moins de lait à la traite. Et si c’est une meneuse qui a été tuée, alors les brebis sont désorientées. Ainsi, un troupeau palpite de la même manière qu’un groupe d'humains. Et puis les éleveurs aiment leurs bêtes. Un troupeau c’est un patrimoine, mais c'est aussi une création. Aucune somme d’argent ne remplace un lien entre humain et animaux.
Inutile de pousser la conversation : la plupart des éleveurs sont de nature discrète. Ils n’aiment guère parler de leurs problèmes. Mais on les sent inquiets, d’autant que le loup s'approche des Pyrénées (2).
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Alors berger et randonneur contemplent un troupeau en estive, avec gravité et en silence. Comme un temps de méditation. Lequel raconte à quel point une bergère ou un berger aime son métier. Les sens en éveil il voit tout, il entend tout, il devine tout. Même une brebis qui a de la fièvre. À sa droite, une chienne border collie se tient immobile : son petit est en train de téter. À sa gauche, la porte d’une cabane entrouverte montre un confort rudimentaire. Coup de chance : le réseau mobile arrive jusqu’ici. Ce n’est pas le cas partout. Partir en transhumance, c’est aussi faire avec une zone blanche.
Fin septembre, les troupeaux prennent le chemin du retour. Ils arrivent du Somport ou de Lescun. Du matin au soir, ils descendent la route nationale avec des gardes du corps (3). Car les bergers se relaient à l’avant et à l’arrière du troupeau. Certains se placent en sentinelle pour alerter les conducteurs. Ce jour-là, il faut une heure pour faire six kilomètres, même avec un crossover.
À la fin de l’été, les brebis sont taries. De retour de leur transhumance, il faut les tondre car la laine tient chaud. Puis voici les semaines d’agnelage où naissent les agnelles et les agneaux. Deux à trois semaines durant, les mères nourrissent leurs petits. Aussitôt après, la traite reprend. La fabrication du fromage, parfois des yaourts, bat son plein entre décembre et juin. Ensuite, il faut préparer la transhumance de l’été. Ainsi vit la Vallée d’Aspe toute l’année.
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Quant aux humains, peuvent-ils partir en transhumance ? Avec étape en Vallée d’Aspe ? Oui, grâce à deux chemins de grande randonnée. Le GR 10 traverse les Pyrénées d’est en ouest. On dort au choix à Borce ou à Etsaut en Haut-Béarn. Le GR 653, c'est le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle Voie d’Arles. Lequel traverse la Vallée d’Aspe du nord au sud, avant de basculer en Espagne par le col du Somport.
Ainsi, migrer en montagne prend une autre dimension.
Au fait : penser à glisser une tomme de brebis ou de vache des Pyrénées dans son sac à dos !
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(1) Les brebis sont plus stables que les vaches, ce qui leur permet de gravir puis de descendre de fortes pentes.
(2) Les loups ne sont pas encore dans les Pyrénées, en revanche les chiens errants abandonnés par leurs propriétaires font de gros dégâts. Y compris sur les troupeaux. Quant aux ours, ils font partie de la biodiversité, mais les éleveurs manquent de moyens techniques tels que des enclos pour protéger leurs troupeaux la nuit en altitude.
(3) Malgré la vigilance des bergers, il arrive que quelques brebis égarées restent en estive après le retour des troupeaux. Quelques jours après la transhumance d'automne en 2023, deux éleveurs sont remontés à la cabane du Cap de la Baitch : cinq brebis manquaient à l'appel. Trois ont été retrouvées, dont une qui avait une patte cassée. Les deux autres serviront d'aliment pour les vautours. L'un des éleveurs a porté la brebis blessée sur ses épaules trois heures durant. À l'arrivée, il était épuisé. Les éleveurs tiennent à leurs bêtes, quitte à battre la montagne début octobre.
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• Le 8 juin 2020, le quotidien Sud-Ouest a réalisé un reportage photo sur une transhumance en Vallée d'Aspe, de Lourdios-Ichère à l'estive de Bergout à Osse-en-Aspe.
* Page publiée le 9 octobre 2023. Texte, photographies : Erik Brissot, Centre de bien-être Le Corps S'éveille. Tous droits réservés.
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